Rêves de pain et de feu

Ani Silver est à la recherche de repères et du grand amour. Orpheline de son père d’origine juive, négligée par sa mère, elle est élevée par ses grands-parents arméniens. Elle largue les amarres au début des années 1980 et quitte les États-Unis pour aller étudier la littérature à Paris.

Jusqu’ici silencieuse, la jeunesse arménienne, gagnée par la fièvre des grandes années du terrorisme international et des luttes de libération nationale, exprime brutalement son immense soif de justice par une succession d’attentats ciblés, partout dans le monde. C’est à Paris qu’a lieu l’opération la plus retentissante, la prise du consulat de Turquie, en septembre 1981, puis le sinistre attentat d’Orly de juillet 1983. 

Cette séquence historique intense, exubérante et passionnée des années 80, n’a curieusement inspiré jusqu’à présent qu’un seul roman, celui de Nancy Kricorian, paru en 2004 aux États-Unis, sous le titre Dreams of bread and fire. Il est enfin traduit en français. 

Tout en nuances, il brosse  travers un itinéraire féminin, un tableau critique et sensible d’un combat mené dans un univers très masculin par une jeune génération chauffée à blanc après des décennies d’injustices.