Les irradiés de Béryl
L'essai nucléaire français qui a viré au fiasco. Algérie 1962 : un immense nuage noir et radioactif s'échappe des entrailles de la montagne d'où la bombe est expérimentée, et s'élève jusqu'à 2600 mètres d'altitude.
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LE LIVRE
Ce témoignage a pour ambition de faire toute la lumière sur l’accident de l’essai nucléaire du nom de code Béryl, réalisé dans le désert du Hoggar en Algérie le 1er mai 1962.
Il est en grande partie constitué du récit de Louis Bulidon qui décrit son parcours avant, pendant et après son service militaire. Le style sobre et rigoureux, parfois exalté quand le jeune homme est troublé par le mystère du désert et la proximité de l’ermitage du père Charles de Foucauld, touche au but. Le lecteur s’identifie au narrateur et partage ses espoirs, ses doutes, ses meurtrissures.
Le besoin de témoigner de ce collectif de cinq personnes est d’autant plus aigu que les témoins de ce drame sont engagés dans une course contre la montre. Mobilisés en tant que militaires de carrière ou de simple appelés, ils avaient un peu plus de 20 ans au moment des faits et au moins 70 ans à présent.
Tous ces hommes sont meurtris par un vif sentiment d’injustice et un déni perpétuel de l’État et de l’Armée qui minimise les faits et qui surtout, soustrait les preuves de la contamination. L’accident nucléaire dont ils ont été témoins hante leur conscience quand elle ne leur a pas fauché la vie ou ruiné la santé.
L'INTRIGUE
Louis Bulidon, en tant qu’appelé, est affecté en décembre 1961 au Service Technique des Armées arme atomique, dans une base militaire dans le désert du Hoggar en
Algérie. Depuis des mois, son travail consiste à prélever des filtres, à en mesurer la radioactivité. C’est la routine, les capteurs et les stylets sont muets. Dans la base, le personnel a conscience de son statut privilégié alors que la troupe, elle, risque à tout instant sa peau dans les djebels. Dans ce monde de l’insouciance et du silence, car tout est secret, un drame pourtant se prépare.
L’explosion du 1er mai qui doit doter la France d’une force de frappe opérationnelle se transforme en grand show. Deux ministres, Pierre Messmer, ministre des Armées, et Gaston Palewski, ministre de la Recherche Scientifique, sont à la tribune d’honneur face à la montagne. La météo est défavorable car le vent souffle fort mais pas question de différer la mise à feu. La bombe explose et secoue la montagne qui disparaît dans une avalanche de poussières et d’éboulis, puis une énorme flamme s’en échappe, suivi d’un gigantesque nuage noir qui se dirige sur l’assistance. C’est la panique. Dans le sauve-qui-peut, on en oublie un moment les ministres... Quelques heures plus tard, ils passeront d’urgence à la douche de décontamination, savonnés et brossés au balai à poils durs, sans égard particulier pour leur rang.
LES AUTEURS
Ils sont cinq à s’être retrouvés pour témoigner. C’est toutefois Louis Bulidon qui tient principalement la plume. Né en 1936, il décroche son diplôme d’ingénieur chimiste à la faculté des Sciences de Marseille et se perfectionne durant deux ans à l’Institut du gallium... avant d’être appelé par l’Armée. Libéré après deux ans de service en novembre 1962, il fera carrière principalement chez Exxon. Passionné d’histoire et de management, il participe activement depuis 1994 aux assemblées générales des grandes entreprises cotées. Il s’est forgé une réputation d’empêcheur de tourner en rond, ce qui lui a valu de larges portraits dans les pages de Libération,
du Monde et de Challenges, ainsi que des interventions à la radio et à la télévision.
La contribution plus concise de Raymond Sené, docteur en physique nucléaire et chercheur au CNRS affecté au Collège de France, est magistrale, limpide et non dénuée d’humour, malgré la gravité du sujet.
Fiche technique
- Auteur
- Louis Bulidon
- Dimensions
- 15 x 20 cm
- Pages
- 172 pages